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Portrait de ville : Barcelone

Présentation de l'éditeur

Ce portrait de la capitale catalane, sous forme d’une généalogie de son espace urbain, met en exergue ses singularités, liées à son histoire, à la géographie spécifique de son site et à l’apport de créateurs d’exception.

Ville-port de fondation romaine sur la Méditerranée, Barcelone s’est rapidement développée grâce à son intense activité marchande et à son rôle politique. Elle est pourtant restée confinée dans ses remparts médiévaux jusqu’en 1854, date à laquelle l’État central – l’unification du royaume d’Aragon- Catalogne avec celui de Castille datant de la fin du XVe siècle – autorise leur démolition. Elle s’est ensuite déployée – sur la base du plan d’extension quadrillé de Cerdà (1859) - jusqu’à occuper toute la plaine côtière limitée par les fleuves du Llobregat et du Besòs et par la chaîne de Collserola. Au cours du XXe siècle, l’aire métropolitaine s’est développée bien au-delà, tandis que la ville-centre procédait à la reconquête de son littoral et de ses friches industrielles tout en réalisant d’importants projets de renouvellement urbain dans ses quartiers périphériques (Forum 2004, Sagrera-San Andreu, place de l’Europe, entre autres). Un guide de promenades architecturales complète l’ouvrage.

Sommaire

• Introduction
• De la Barcino romaine à l’essor médiéval, le rayonnement méditerranéen de la ville-port
• De 1500 à 1850, entre déclin et reprise, les évolutions de la ville fortifiée
• Du plan de Cerdà (1859) à la guerre civile (1936) : les prémices de la métropole moderne
• Les difficultés de l’après-guerre et le développement des années 1960-1975
• Le nouvel urbanisme des années 1980 et les mutations liées aux Jeux olympiques de 1992
• Transformations urbaines et questionnements récents (2000-2011)
• Promenades à Barcelone (6 grands secteurs, 204 adresses)
• Bibliographie sélective

Préface
de Gwenaël Querrien

Aux yeux du voyageur, le charme de Barcelone tient à diverses singularités. Le site d’abord, saisissant. Ce port sur la Méditerranée est installé entre mer et montagne(1), juste au pied de la colline de Montjuïc, émergence solitaire dominant le rivage et masquant le récent port de containers aux regards des citadins. Ensuite, la célèbre Rambla, élément structurant de la ville historique. Située en limite du cœur médiéval aux rues étroites, elle draine en toutes saisons un flux impressionnant de promeneurs, habitants autant que touristes. Créée au XVIIIe siècle à la place d’une ancienne muraille, cette avenue dotée d’un large terre-plein central planté de grands arbres est devenue un modèle d’espace public urbain aux qualités jamais démenties. En témoigne la superbe rambla de Prim, née deux siècles plus tard dans un quartier de logement social aux grands immeubles de brique, non loin du fleuve Besòs. Tout aussi caractéristique de Barcelone – mais à plus grande échelle – est l’étonnante empreinte quadrillée du plan de Cerdà (1859) avec ses carrefours à angles coupés. Juste après la démolition de la ceinture de murailles médiévale qui enserrait la cité, ce plan a servi à créer de toutes pièces l’extension moderne – l’Eixample –, allant jusqu’à intégrer les bourgades alentour. Son tracé rigoureux et pensé dans le détail, s’il affirmait un projet de cohésion d’ensemble, permettait une diversité architecturale qui n’a pas manqué de s’exprimer depuis. Autre image marquante de la ville, l’écriture exubérante du Modernismo catalan est née au tournant du XXe siècle, avec au premier rang la figure de l’architecte Antoni Gaudí qui a laissé des réalisations somptueuses, dont le palais Güell récemment restauré dans la Ciutat Vella, plusieurs immeubles et la basilique de la Sagrada Família dans l’Eixample, le parc Güell au nord-ouest de la ville... Le chantier de la Sagrada Família, resté inachevé à la mort de l’architecte en 1926, se poursuit aujourd’hui grâce à des dons et aux visites, mais l’expression artistique des parties récentes, est loin de manifester le même talent que celui du maître. Les années 1980 sont une période de renouveau et d’ouverture, après presque 40 ans de dictature franquiste en Espagne, qui s’illustre en particulier à Barcelone par une politique urbaine multipliant les espaces publics à différentes échelles, comme autant de respirations accueillant une vie sociale renaissante. Les Jeux olympiques de 1992 seront l’occasion pour la Ville de remodeler ses infrastructures de circulation et de reconquérir sa frange littorale, coupée du centre-ville par le port marchand et les industries attenantes. Ceux-ci ont pu être déplacés vers le sud à l’occasion des JO pour être remplacés par un nouveau quartier d’habitation -– le village olympique – et par des plages de sable aménagées avec promenade, tandis que le Vieux-Port s’ouvrait à la plaisance. Les grands projets urbains des années 2000 procèdent d’une logique différente issue de la mondialisation standardisée, avec pour résultat l’émergence d’architectures solitaires, pour certaines griffées de noms célèbres, dans des espaces urbains dilatés. L’heure est désormais au city marketing et il s’agit de lancer la capitale catalane(2) dans la concurrence métropolitaine à l’échelon international, européen en premier lieu, et non plus seulement par rapport à Madrid. Pour stimuler l’investissement privé dans les quartiers périphériques, la municipalité y lance de grands projets, tels le Fòrum 2004 au débouché maritime de l’avenue Diagonal, la restructuration du quartier de la gare de Sagrera dont le chantier est en cours. Un coup d’arrêt a été mis à certains projets du fait de la crise économique qui impacte durement l’Espagne, comme la plupart des pays européens. Malgré le statut d’autonomie de la Catalogne, la crise suscite un regain de revendication indépendantiste, comme l’ont montré les élections régionales de novembre 2012. Si la région est la plus riche du pays, elle est aussi très endettée et touchée par la montée du chômage. Ici comme ailleurs – en Italie du Nord, en Belgique flamande..., – la tentation du repli identitaire et de l’abandon de la solidarité interrégionale est grande ; de même au niveau européen, entre des pays membres de la communauté aux économies contrastées.

1 – La chaîne de Collserola, culminant à 512 m au mont Tibidabo.
2 – Deuxième ville d’Espagne, Barcelone compte 1 615 500 habitants sur 101,9 km2 ; l’air métropolitaine en compte 3,5 millions sur 35 communes et 636 km2 ; la région métropolitaine avoisine 5 millions d’habitants sur 164 communes et 3 200 km2.

Références

Editeur : Cité de l’architecture et du patrimoine

Date de publication : décembre 2012

Nombre de pages : 80

ISBN 13 : 9782916183268

Statut dans la bibliothèque

Au catalogue

Date d'entrée au catalogue : 6 octobre 2013

Empruntable : par les membres d'urbAgora.

Actuellement disponible : oui.

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